Gaudaré

Ulysse Gaudaré (INRAE Bordeaux-Aquitaine, UMR ISPA)

L'expansion de l'agriculture biologique permettrait-elle d'atténuer les émissions de gaz à effet de serre d'origine agricole ? Une approche systémique à l'échelle mondiale

L'Agriculture Biologique (AB) apparait comme un modèle agricole prometteur pour atteindre les objectifs d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre (GES) fixés par la COP21, du fait notamment de la non utilisation d'engrais azotés de synthèse et de pratiques favorisant le stockage de carbone dans les sols. Toutefois, compte-tenu de nombreuses rétroactions systémiques potentielles, il subsiste de fortes incertitudes quant aux réelles performances de l'AB en termes d'émissions de GES si ce mode de production venait à se développer fortement. Ces rétroactions sont - dans un contexte d'expansion des surfaces en AB - principalement le fait (i) d'une plus forte compétition entre exploitations biologiques pour les sources de matières organiques servant à entretenir les stocks de carbone organique des sols, (i) de changements directs d'usage des sols associés au fait que les espèces cultivées et pratiques d'élevage diffèrent entre AB et agriculture conventionnelle et (iii) de changements indirects d'usage des sols associés au fait que, la productivité des cultures étant généralement moindre en AB qu'en agriculture conventionnelle, le maintien d'un niveau global de production agricole supposerait d'accroitre les surfaces cultivées. Il en résulte qu'il n'est pas garanti que les bonnes performances surfaciques de l'AB observées à l'échelle locale (par exemple parcellaire) en termes d'émission de GES soient conservées si on les considère à l'échelle mondiale, dans un scénario de forte expansion de ce mode de production. Ce projet de thèse vise à combler les incertitudes à ce sujet en développant une modélisation systémique des émissions de GES de l'AB à l'échelle mondiale, c'est-à-dire en tenant compte des rétroactions qui peuvent apparaître lorsqu'on passe de l'échelle de la parcelle à l'échelle globale, lorsqu'on considère les changements d'usage des terres qui peuvent être associés à l'expansion de l'AB, et lorsqu'on prend en charge les interactions pouvant survenir entre production végétale et production animale.

En lien avec le projet AgriBio4-ALECAPAB

Ecole doctorale

Sciences et environnements (Bordeaux)

Directeurs de thèse

Thomas Nesme (Bordeaux Sciences Agro, UMR ISPA) et Sylvain Pellerin (INRAE Bordeaux-Aquitaine, UMR ISPA)

Thèse co-financée par le CIAB et l'ADEME

Voir aussi

Gaudaré, U., Pellerin, S., Benoit, M., Durand, G., Dumont, B., Barbieri, P.,  Nesme, T. (2021). Comparing productivity and feed-use efficiency between organic and conventional livestock animals. Environmental Research Letters, 16(2), 1. doi : 10.1088/1748-9326/abd65e